Chaque jour, en tant que pédagogue en classe, je vis le syndrome du Nakatomi Plaza.

Je me sens parfois comme John McClane, le héros de Piège de cristal, coincé dans une tour, obligé d’affronter des imprévus qui viennent de l’intérieur.

C’est exactement ce qui se passe en pédagogie. Dans ce film culte, l’attaque ne vient pas de l’extérieur – elle vient de l’intérieur même du bâtiment. C’est ce qui rend la situation si tendue, si difficile à anticiper, et si complexe à résoudre.

Il y a comme ça des films qui vous inspirent !

Eh bien, la classe, c’est pareil. On croit souvent que le rôle d’un enseignant est simple : transmettre un savoir à des élèves venus pour l’apprendre. Mais la réalité est toute autre. Certains élèves, pour des raisons qui leur sont propres viennent perturber ce qui devrait être une dynamique fluide d’apprentissage. C’est cela, le syndrome du Nakatomi Plaza : l’imprévu ne vient pas d’un événement extérieur, mais du cœur même du système, là où l’on ne s’y attend pas.

Et surtout, comme John McClane dans sa tour, le pédagogue est seul. Personne à qui passer un appel pour demander de l’aide. Personne pour reprendre la main sur la situation. Seul face à la complexité du moment, seul pour protéger la progression du groupe, seul pour gérer à la fois l’émotionnel, le cognitif et l’humain. Et surtout, obligé de rester.

Je crois que ce syndrome est inévitable. Il fait partie intégrante de la complexité humaine. Il nous rappelle que la pédagogie n’est jamais un système clos, un schéma linéaire ou une simple transmission de savoirs. La classe, c’est un écosystème fragile, une tour en équilibre où chaque personne – élèves comme enseignants – apporte ses forces et ses failles.

En tant que pédagogue, je ne peux pas prévoir à l’avance qui viendra perturber le flux d’apprentissage. Mais je peux choisir de rester dans cette posture d’adaptation continue, d’observation, et d’agilité. Comme John McClane, je dois apprendre à repérer les signaux faibles, à écouter les indices, à réagir vite, et surtout à ne pas perdre de vue l’objectif : assurer la sécurité de la progression du groupe tout en tenant compte des imprévus.

C’est pourquoi j’ai choisi d’intégrer des outils d’agilité dans ma pédagogie : des capteurs, des routines, des kanbans, des évaluations en direct, des espaces d’expression. Ces outils ne résolvent pas tout, mais ils me permettent de mieux naviguer dans cet environnement instable.

Finalement, ce syndrome du Nakatomi Plaza, je le vois comme un rappel permanent que la pédagogie est vivante, incertaine, et profondément humaine.

Ainsi, je pourrais dire que le syndrome du Nakatomi Plaza désigne un phénomène récurrent dans les systèmes complexes (classe, entreprise, équipe, projet, groupe humain), où un imprévu ou une perturbation surgit de l’intérieur du groupe, au moment où l’on s’y attend le moins et dans lequel on est seul à devoir agir, prendre des décisions et sans possibilité de s’échapper.

Ce phénomène met en lumière la vulnérabilité du système, la solitude des personnes qui tentent de le maintenir en équilibre, et la nécessité d’une posture agile pour s’adapter, réagir et préserver la progression collective face à ces tensions inattendues.

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