Au fur et à mesure de mes expérimentations et de mes lectures, je parviens très souvent aux mêmes constats à propos de l’apprentissage.
Pour qu’un système d’enseignement soit agile, il devrait s’appuyer sur trois caractéristiques :
1️⃣ Chaque enseignant développe son propre système pédagogique
Le pédagogue élabore ses méthodes, ses stratégies, ses outils, ses processus, en fonction de sa personnalité, ses influences, ses capacités, les possibilités de son environnement. Sa pédagogie est une construction personnelle, c’est un système ouvert en perpétuelle adaptation, un système basé sur les programmes.
Le but est de faire en sorte que les élèves ne subissent pas la routine des mêmes méthodes d’année en année à chaque heure de cours. Il faudrait donc éviter l’uniformisation des processus d’apprentissage.
Un établissement d’enseignement pourrait être performant dans ses réponses aux changements grâce à la diversité de ses pédagogies, de ses méthodes et des variations de ses processus.
C’est la raison pour laquelle j’ai développé educaryote, non pour que les collègues utilisent mes propres processus, mais pour que l’on puisse échanger nos points de vue et comprendre que nous ne devons pas avoir exactement les mêmes pratiques. Les pédagogies différentes ne sont pas des divergences de points de vue mais des enrichissements tant pour les pédagogues que pour les élèves.
2️⃣ Les parcours et processus d’apprentissage des individus sont personnalisés
L’enseignant croit en la magie du cours magistral : la même méthode pour tous les élèves. À quel moment va-t-il s’apercevoir que lorsqu’il fait une évaluation sur la réception de ses propos, les notes montrent que tous les élèves n’ont pas reçu ni compris les informations de la même manière ? À quel moment, donc, prend-il conscience que la transmission des connaissances n’est qu’un leurre et qu’il lui faut éliminer cette méthode ?
À l’opposé, le pédagogue récolte des données de chaque élève dans des situations variées. Il adapte alors ses stratégies, ses processus, ses outils en fonction des informations reçues.
La structure d’apprentissage est basée sur un cycle « itération – incrémentation – adaptation ».
Le but est de mesurer les progrès de chaque élève en fonction des méthodes et des stratégies employées. Ainsi, les activités en duo comme la dictée amicale, les petits groupes, la discussion agile, le kanban, le grammosome ne sont que des moyens pour récolter des données sur chaque élève. La variété des moyens de récolte permet d’affiner ma compréhension des erreurs et leur élimination, si l’élève est d’accord.
C’est la raison pour laquelle, afin d’être en accord avec la philosophie du socle commun et des programmes officiels, j’ai développé des outils pour récolter les réussites et les erreurs des élèves, dont le JourdEx.
3️⃣ La structure de l’ensemble du système est fractale
Les cadres d’apprentissages sont fractionnés et développent la même structure : individu + problème + documentation.
- L’élève est seul : il apprend à résoudre un problème grâce à la documentation.
- L’élève est en duo : il apprend à résoudre un problème grâce à la documentation et l’accompagnement d’un pair.
- L’élève est en groupe restreint : il apprend à résoudre un problème grâce à la documentation et la coopération.
Pour le pédagogue et la récolte de données dans les situations problème : il fabrique sa documentation.
- Il apprend du groupe
- Il apprend des groupes restreints
- Il apprend des duos d’élèves
- Il apprend de chaque élève
Le but est de fractionner et non pas de fragmenter les apprentissages.
C’est la raison pour laquelle quelle que soit la situation d’apprentissage, je place toujours chaque élève face à un problème afin qu’il utilise de la documentation : les manuels, le Grevisse, internet ou son JourdEx.
C’est aussi la raison pour laquelle mon système pédagogique, educaryote, est un système ouvert en perpetuelle adaptation dans un cycle « itérations, incrémentations, adaptations ».
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