A chaque fin de chaque trimestre, les élèves évaluent eux-mêmes leur niveau acquis pendant les dix semaines d’apprentissage.

Voici comment nous procèdons, les élèves et moi, pour donner du sens aux évaluations et à l’apprentissage.

Tout d’abord, il faut savoir que je n’utilise pas de notes de 0 à 20 pour toutes les évaluations. Elles sont d’ailleurs toutes formatives. Par leur caractère répétitif, les évaluations servent à acquérir et à renforcer des connaissances, des attitudes et des compétences. Ce sont donc des expérimentations itératives.

Pendant les cours, je ne trie pas les élèves. Je n’ai donc pas besoin de notes.

Les niveaux ABCD et F

Pour aider les élèves à s’évaluer, j’utilise 5 niveaux : ABCDF. Je reprends ainsi les niveaux prévus par le socle commun, sans les points.

  • A = niveau très satisfaisant
  • B = niveau satisfaisant
  • C = niveau fragile
  • D = niveau insuffisant
Les 4 niveaux du S4C

J’ajoute le niveau F = pas de niveau … pour les quelques rares enfants qui ne font strictement rien.

Ce système pourrait suffire. C’est ce que propose le socle pour l’attribution du Brevet. Pourtant, à chaque fin de trimestre, je dois indiquer le niveau de chaque élève par une note chiffrée sur le bulletin scolaire, en plus du niveau du socle commun pour les 5 domaines.

Je mets une note sur le bulletin de chaque élève parce que je suis obligé d’ajouter cette indication. En effet, dans l’état actuel du système scolaire, la note n’a qu’une seule utilité : permettre d’affiner le niveau des enfants afin que l’établissement puisse les trier en fin de troisième. C’est un héritage du système éducatif militaire Prussien.

Pour réaliser la transformation du niveau en note sur 20, j’établis une correspondance entre les niveaux ABCD et les notes :

  • A = 20 à 16
  • B = 15 à 10
  • C = 9 à 5
  • D = 4 à 1

Or pour convertir ce niveau en une note chiffrée, les élèves ont besoin de détails supplémentaires.

Pour affiner la future notation, j’ajoute alors les indications suivantes sur des évaluations :

  • A+ = 20 à 18
  • B+ = 15 et 14
  • C+ = 9 et 8
  • D+ = 4

Un élève obtient A+ quand il a ainsi parfaitement réussi. S’il manque des éléments, il se retrouve à un niveau inférieur, et obtiendra B+.

Le rôle des niveaux ABCDF

J’ai constaté que 5 niveaux sont amplement suffisants pour qu’un enfant de 14 ans comprenne à quel niveau il se trouve. De cette manière, il peut être plus facilement guidé dans son évolution. Est-il vraiment nécessaire d’affiner à 8,75 ou 14,5 le résultat de l’expérimentation d’un enfant ? Comment justifier par 14/20, 14,5/20, ou 15,5/20 la réussite et les défauts d’une expérimentation ?

La note peut être utile pour une évaluation sommative, définitive, mais ce type d’évaluation n’est en rien formatrice. Par expérience, je me suis très souvent rendu compte qu’elle n’aide pas l’enfant à progresser. La note définitive permet de trier pendant un examen final ou à la suite d’un concours pour départager les candidats et faire émerger la fameuse « élite ».

Les niveaux ABCDF ne servent donc pas à classer les individus les uns par rapport aux autres. Ils permettent à chacun de comprendre ce qu’il lui manque pour progresser. Ainsi, s’ils le souhaitent, les élèves, dès qu’ils sont prêts, peuvent recommencer l’évaluation qu’ils viennent de passer. Ils peuvent alors passer d’un niveau C ou C+ à un niveau B ou plus suivant leur motivation, et ce autant de fois qu’ils le souhaitent, par petits pas, dans un état d’esprit kaïzen.

Malheureusement, ils ne sont que 20 à 30% par classe à vouloir spontanément recommencer une évaluation. C’est pour l’instant un de mes plus grands défis : motiver les élèves à prendre la décision de refaire une expérimentation, surtout les enfants des niveaux D et C.

Pour les dictées, les communications écrites et les expérimentations, je fournis aux élève une grille indiquant ce qui doit être réussi pour obtenir tel ou tel niveau. Ainsi, je peux savoir rapidement ce qu’ils ne maitrisent pas encore et ainsi adpater les prochains cours. De leur côté, grâce à cette grille, ils peuvent savoir ce qu’ils doivent encore apprendre ou utiliser lorsqu’ils sont à un niveau D, C ou B afin de progresser.

La communication pour leur progression est ainsi transparente.

Apprendre à s’organiser

Afin d’apprendre à s’organiser, aux retours des évaluations évaluées, chaque élève indique dans son Journal d’Expériences, le JourdEx, sur la page du mois, le niveau qu’il a atteint avec son expérimentation. Cette activité fait partie de leur formation.

exemple d’organisation, mois de novembre

Faire le bilan

C’est ainsi que, pour apprendre aux élèves les bases de l’auto-évaluation, en fin de trimestre, je distribue une petite fiche-bilan sur laquelle chaque élève indique le niveau de chacune de ses évaluations. Cette fiche lui permet de faire une synthèse. Il peut ainsi se rendre compte de son parcours pendant les dix semaines d’apprentissage. Si on devait relier tous les points, en règle générale, ils ne formeraient pas une droite.

Les élèves observent les points qu’ils ont placés puis ils indiquent leur niveau global. Enfin, ils transforment ce niveau en une estimation avec une note sur 20.

Fiche-bilan trimestrielle

Après avoir ramassé les fiches-bilans, j’indique ma notation préparée à l’avance. D’une manière générale, à 70%, je suis d’accord avec eux. Il m’arrive bien sûr de relever ou d’abaisser des niveaux ou des notes. Par exemple, il n’est pas rare de voir un élève qui indique le niveau C avec 10 ou 11, alors qu’il devrait avoir 8 ou 7. C’est un long apprentissage de pouvoir s’auto-évaluer. Il faut donc répéter cette expérience pour qu’elle devienne une compétence solide et qui ait du sens.

Sur la fiche-bilan, en plus d’une évaluation du niveau et de la note, je leur demande deux indications :

  • les points forts développés pendant le trimestre
  • ce qui est à améliorer dans leur apprentissage

J’ai supprimé cette seconde indication. En effet, comme tous les enfants, ils écrivaient de « très jolies résolutions » telle que « je vais travailler davantage« , « j’apporterai mon Grevisse plus souvent« , « Je prendrai la parole plus souvent », etc… Or ces prises de conscience personnelles n’ont strictement aucun impact par la suite. Ce ne sont que des parole en l’air, pour faire bien…

J’ai donc modifié en :

Ce que j’ai fait et qui m’a fait progresser

Savoir s’organiser s’apprend lentement avec l’expérience. C’est une compétence appartenant au domaine 2 du socle. S’organiser est une des clés pour progresser, pour figer les informations importantes dans sa mémoire, ou pour trouver rapidement une information si elle est oubliée afin de résoudre un problème.

Le JourdEx, le Journal d’Expériences, participe à l’apprentissage de cette organisation qui est la base de l’apprendre à apprendre.

Et vous ? Comment faites-vous ?

(il y a quelques lettres oubliées ou en trop ici et là… elles disparaissent petit à petit…)

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