Afin de mettre en place le socle commun de connaissances, de compétences et de culture associé au programme, je me suis appuyé sur la philosophie des développeurs informatiques agiles. Une explication a été donnée ici.
En 02012, je transpose le Manifeste Agile pour qu’il soit adapté à l’enseignement. Je crois toujours qu’il n’y a pas de différences entre le monde de l’agilité et l’enseignement dans la mesure où l’un et l’autre n’ont qu’un seul objectif : apprendre, c’est-à-dire s’améliorer.
Depuis quelques jours, je reconsidère cette transposition d’un manifeste à l’autre. Je tiens à apporter une précision.
Il me semble que la valeur « les individus et leurs interactions de préférence aux processus et aux outils » n’a plus lieu d’être sous cette forme. En effet, si dans une équipe de développeurs le but est de proposer un produit unique adapté à un client, il n’existe pas une telle équipe dans une salle de cours. En effet, les élèves ne créent pas de produit, pas plus qu’il n’y a de clients à satisfaire, ni que toute la classe s’organise pour recréer le programme officiel ou construire un projet commun.
Ce ne sont donc pas ici la cohérence et l’harmonie au sein du groupe qui prévaut pour l’enseignant. Les informations circulent mais ce ne sont pas des informations structurelles.
Dans l’enseignement, on fait des conseils de classe, on parle aux élèves, on utilise un emploi du temps unique pour tous… C’est depuis longtemps (toujours?) la vision d’une classe unie qui compte. Or, selon le socle et le programme, l’enseignant ne s’adresse pas à un groupe ou une classe, mais le cours s’adresse à tous les individus, c’est-à-dire à chaque individu, donc à un individu.
Si une équipe de programmeurs informatiques s’adresse à chaque client, l’un après l’autre, il en est de même dans la salle de classe. Si les élèves et apprenants sont tous réunis en même temps, ils attendent chacun une réponse, un processus, des outils particuliers correspondant à leurs propres difficultés et leurs buts personnels.
C’est la raison pour laquelle je modifie
« les individus et leurs interactions de préférence aux processus et aux outils »
en
« L’individu et ses interactions de préférence aux processus et aux outils ».
Cette précision me semble importante pour recadrer mon propre regard, mon rôle et ma mission qui consistent à relier un individu en particulier, avec socle et programme.
En définitive, pour qu’il puisse exister une métamorphose de mon enseignement en appliquant le socle, ce léger changement de regard est primordial. Insister sur « l’individu et ses interactions » renforce même le rôle de la coopération et de la collaboration dans le processus d’apprentissage personnel.
Il permet ainsi à chaque élève de devenir apprenant en passant par les phases régulatrices de :
- 7- contrôle
- 6- aide
- 5- accompagnement
- 4- assistance
- 3- conseil
- 2- indépendance
- 1- autonomie
Le manifeste devient ainsi :
4 commentaires sur « Un manifeste de pédagogie agile »